Le rafting pour les nuls

Les rapides du fleuve Zambèze attirent des amateurs de sensations fortes originaires du monde entier, et le rafting sur le Zambèze est une des activités les plus réputées à Victoria Falls.
Nombre de sociétés se sont spécialisées dans cette activité, je me suis inscrit pour une journée d’aventure auprès de « Safari Par Excellence » l’une des meilleures entreprises concernant le rafting à Victoria Falls, je n’ai pas été déçu. Comme toutes les sociétés spécialisées dans ce type d’activités sportives, lors de la signature du contrat, il est demandé au client de signer une décharge en cas d’accident… ce n’est pas très rassurant!

Départ pour l’expédition de rafting

Tôt le matin, les employés de « Safari par Excellence » sont venus me récupérer à l’entrée de mon hôtel. Quand tous les touristes ont été récupérés, nous sous sommes rendus sur les lieux de nos futurs exploits. Il y a des touriste étrangers comme moi mais également des touristes locaux originaires du Zimbabwe. Nous formons ce jours-là un groupe assez important qui se répartira sur deux rafts. Après avoir fait la connaissance de notre guide, le « raft master », qui servira de barreur, nous recevons notre matériel: un casque, une pagaie et un gilet de sauvetage. Notre barreur nous délivre une rapide formation théorique de rameur, et voici le petit groupe près à affronter le fleuve et certains des rapides les plus impressionnants de la planète. Nous montons à bord de notre raft, les gros devant et les petits derrière, ce n’est pas de la ségrégation, cela permet d’équilibrer le bateau et de le rendre plus manoeuvrable. J’ai droit à une place au troisième rang (sur quatre). Les deux rafts partents simultanément pour pouvoir se porter multuellement assistance en cas de problème, il y a aussi un kayakiste qui est présent pour se porter rapidement au secours des touristes qui ne manqueront pas de tomber à l’eau. L’organisation bien rôdée, la petite expédition est suivie par une équipe d’intendance qui nous fournira un pique-nique à midi et s’occupera même de filmer nos exploits depuis la berge du fleuve, heureusement cette vidéo n’est pas sur youtube ni dailymotion!

Le premier rapide du Zambèze

La tranquillité est de courte durée, quelques instants après le départ, je me retrouve face à un mur d’eau de 2 mètres de hauteurs. Suivant les consignes de sécurité, je me couche dans le raft tout en essayant de saisir (sans succès) le cordage qui longe la ligne de flottaison et sans lâcher ma pagaie. Je retiens ma respiration. Dans la seconde qui suit, la vague sur notre frêle esquif. A mon grand soulagement, je constate que le raft ne s’est pas retourné et que je suis toujours dessus mais je me retourne et je constate que la moitié de l’équipage a disparu emporté par la vague. Une fois que le rapide a été traversé, nous pouvons récupérer les naufragés et les aider à remonter dans le raft, un des malchanceux s’est ouvert la lèvre en tombant du bateau. Je commence à me demander si cette journée de rafting est vraiment une bonne idée, d’autant plus que le deuxième raft de l’expédition moins chanceux que le nôtre s’est aussi retourné dans le rapide. Il est trop tard pour reculer maintenant, même les rats ne peuvent quitter le navire, nous irons jusqu’au bout.

Les rapides suivants ne seront pas tous aussi impressionants que le premier. L’émotion de cette première fois est difficilement égalable. L’expérience aide aussi et on assimile vite la technique pour se jeter au fond du raft tout en aggripant solidement les cordages.

Quelques instants plus tard, nous arrivons cependant face à un rapide très puissant, extrêmement dangereux car ses remous pourraient maintenir sous l’eau et noyer ceux qui auraient la mauvaise idée de chuter à cet endroit. Les organisateurs de l’expédition n’ayant pas envie de perdre une partie de leur clientèle en chemin, ce rapide ne fait pas partie du programme de la journée. Les rafters chevronnés peuvent passer cette zone mais pas les simples touristes. A son approche, nous accostons et transportant le raft sur la berge pendant quelques dizaines de mètres, nous pouvons ainsi traverser la zone à l’abri du danger. Au passage, nous pouvons aussi admirer le kayakiste qui nous accompagne et qui traverse le rapide sans aucun soucis.

L’expédition reprends ensuite son cours. Les zones calmes pendant la traversée desquelles il faut pagailler succèdent aux rapides.
La première demi-journée passe vite, et les émotions ça creuse, heureusement un pique-nique nous attends sur la berge du fleuve à l’endroit prévu. Un petit moment de repos est le bienvenu.

Riverboarding

Pour corser les affaires, j’ai choisi l’option combinée rafting-riverboarding. C’est-à-dire que l’après-midi, je continue l’expéditions avec mes camarades du matin, mais à l’approches des rapides, je suis autorisé à me mettre à l’eau avec une planche de type body-board. Il est très impressionnant d’affronter ainsi directement les rapides sans la protection relative du rafting. C’est aussi une méthode très efficace pour boire la tasse et c’est également un peu plus sportif que des rester dans le raft puisque dès que les rapides sont passés il faut faire un effort pour essayer de rejoindre rapidement le bateau. En effet, le barreur m’invite à remonter à bord dans les zones calmes pour aider le reste de l’équipage à pagayer et éviter les petits crocodiles qui pourraient se trouver dans le fleuve dans ces zone. Le barreur m’invite également à rester à bord si la zone de rapides à traverser est trop dangereuse ou inadaptée pour un « riverboarder ».

Les crocodiles du Zambèze

Les crocodiles du Zambèze méritent une note spéciale. En amont des chutes Victoria, on peut observer des crocodiles (vraisemblablement des crocodiles du Nil bien que nous soyons sur le Zambèze). Par contre en aval des chutes, il n’y a plus de crocodile. La raison en est simple, les gros crocodiles qui se laisseraient emporter par le fleuve ne survivent pas à leur passage dans les chutes. On ne trouve donc que de petits crocodiles après les chutes. Un phénomène similaire peut s’observer en Egypte sur le Nil: Il y a des crocodiles dans le lac Nasser (le lac de retenue du barrage d’Assouan), mais beaucoup moins dans le cours inférieur du fleuve car les sauriens qui passent à travers le barrage sont broyés par ses turbines électriques.

Malgré ces crocodiles, à l’invitation de notre guide-barreur, les zones calmes sont l’occasion de piquer une tête dans le fleuve pour un bain bien agréable (l’eau n’est pas froide). On peut aussi en profiter pour admirer le paysage: les gorges du Zambèze sont un site sublime dont pourra voir une aperçu en photo dans mes prochains articles.

Conclusion

Cette expérience du rafting fut vraiment une réussite, riche en émotions et en adrénaline.

Quelques petits conseils pour le rafting sur le fleuve Zambèze:
– n’oubliez pas la crème solaire (à mettre en particulier sur les genous qui sont exposés au soleil toute la journée… d’ailleurs, j’y ai pris un bon coup de soleil)
– je suis généralement un adepte des petites structure, mais pour les sports extrêmes mieux vaut passer pas un professionnel expérimenté. En particulier, avec une petite structure, il est possible que le nombre de réservation soit insuffisant et que le raft ne soit pas plein. Si vous partez en rafting avec un équipage incomplet, la probabilité de se retourner dans les rapides sera plus importante (vous avez cependant le droit d’aimer ça), et dans les zones calmes l’effort à faire pour pagayer sera plus important si il est réparti sur moins de rameurs. De plus avec une petite structure, les touristes peuvent être sollicités pour descendre le raft puis le remonter à la fin de l’expédition (il y a un peu de dénivelé entre la route et le fleuve puisque celui-ci est au fond des gorges). Je n’ai pas rencontré ces problèmes en 2002 avec la société « Safari par Excellence ».
– si vous savez nager et que vous êtes dans une condition physique normale, inscrivez-vous!
– ceux qui ont du temps et qui réservent en avance, on également la possiblité de faire des expéditions de rafting de plusieurs jours sur le Zambèze avec camping sur le bord du fleuve.

On quitte le fleuve et on part en Safari à dos d’éléphant dans le prochain article.

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