Safari-photo à Hwange au Zimbabwe

Grand espaces

Nous voilà bien au coeur de l’Afrique des grands espaces qui fit rêver les occidentaux du 19ième siècle, et qui inspira le cinéma d’aventure du 20ième siècle à Hollywood. Hwange, c’est le plus grand des Parcs Nationaux du Zimbabwe, une des plus grande réserves animalières d’Afrique à quelques dizaines de kilomètres de Victoria Falls.
On s’imaginerait presque coiffé d’un casque colonial, à la tête d’une expédition et d’innombrables porteurs, partant pour une épique chasse au lion. Dans la réalité, je suis seul avec mon guide et seule une lionne montrera le bout de son museau à distance respectable.
Les guides du Zimbabwe sont connus et respectés par leur collègues des pays voisins comme étant les plus qualifiés d’Afrique Australe, leurs études durent deux ou trois années pendant lesquelles ils étudient en détail la faune et la flore de leur pays. Sur le terrain, le résultat est à la hauteur, le guide donne plein d’explications intéressantes sur la vie des animaux du parc, hélas une bonne partie des détails m’échappe à cause de la médiocrité de mon anglais. Leur capacité à repérer les animaux dans la nature tout en conduisant est assez surprenante, sans leurs indications les touristes verraient bien peu de choses.

En route pour Hwange

Tôt le matin, le guide qui faisait aussi office de chauffeur vint me chercher à mon hôtel où je l’attendais à l’heure convenu. Je n’avais pas réservé un safari privé, donc le fait d’avoir le véhicule et le guide pour moi tout seul a été une surprise plutôt agréable. L’agence de tourisme devait manquer de clients ce jour-là. Les conditions sont optimales et cette journée est ensoleillée puisque nous sommes à la fin septembre en saison sèche. Après une bonne heure de route nous arrivons à l’entrée du parc. L’organisation a prévu un pique-nique froid pour la pause de midi, nous repartons ensuite rapidement sur les pistes du parc.

Les Big Five (« les cinq grands »)

Ces Big Five tant recherchés sont les cinq grand mammifères de la faune africaine, les trophés les plus prisés pour la chasse dite « sportive »: Le lion, l’éléphant, le rhinocéros, le buffle et le léopard. Paradoxalement, l’hippopotame ne figure pas dans cette liste. J’avais lu quelque part, peut-être dans le Lion de Joseph Kessel, une explication intéressante: la chasse à l’hippopotame n’est pas très intéressante car l’animal vivant la majeure partie de son temps dans l’eau il est très difficile de récupérer l’animal après qu’il ait été tué. Hwange ne me permettra d’ailleurs pas de voir d’hippopotame, le rhinocéros et le léopard manqueront aussi à l’appel. Cette visite au parc m’offrira donc 3 des 5 « Big Five », un bon début pour ce premier safari. Par la suite, seul le rhinocéros manquera à mon palmarès, je n’ose pas dire mon « tableau de chasse ». En fait il faudrait dire les rhinocéros, puisqu’il y a deux espèces en Afrique: le rhinocéros blanc et le rhinocéros noir qui sont tous les deux de couleur … grise! La principale différence entre les deux espèces se situe au niveau du museau. Le rhinocéros blanc a un museau large et plat adapté pour brouter les herbes rases de la savane, c’est d’ailleurs ce mot « large » qui désigne l’animal pour les néerlandais, les anglais arrivés par la suite ont mal compris le terme et l’ont traduit par « White » (blanc en français). Les autres rhinocéros qualifiés de noirs pour les distinguer des précédents, ont des lèvres se terminant en pointe leur permettant de se nourrir de broussailles et d’arbustes, ils ont un comportement plus solitaire et sont réputés pour être plus agressifs que les rhinocéros blancs. Pour voir des rhinocéros, le meilleurs moyen eut été de rester un peu plus longtemps en Afrique du Sud et de visiter le parc Kruger très réputé pour ses rhinos. Tant pis, les rhinos, ce sera pour une autre fois, et puis ce n’est pas trop grave puisque j’avais déjà vus ceux de la réserve africaine de Sigean dans l’Aude.

La faune à Hwange

La première chose qui impressionne dans le parc de Hwange, c’est le nombre des éléphants. Des observatoires sont aménagés dans des endroits stratégiques et il est possible d’observer les pachydermes s’abreuver aux points d’eau qui leur sont réservés. Les troupeaux sont assez importants, sans être immenses, et il y a beaucoup de jeunes éléphanteaux. Ceux qui ont croisés notre chemin ne semblent pas impressionnés par les humains et leurs véhicules. Lorsqu’un de ces géant décide de traverser la route devant notre 4X4, il faut bon gré mal gré attendre qu’il soit passé avant de pouvoir poursuivre notre route, ce qui nous donne tout le temps de l’admirer. Les buffles et les lions ont été plus discrets. Un parc comme Hwange ce n’est pas un zoo, il peut se passer plusieurs minutes entre deux observations intéressantes et les animaux peuvent être assez loins de la piste, dissimulés dans les herbes ou entre les broussailles. Bien sûr, pour ne pas trop déranger la faune sauvage et ne pas abimer la flore, le 4X4 n’est pas autorisé à quitter la piste dans les parc nationaux. Cependant, pour faire monter l’adrénaline et pour mieux observer une lionne tapie dans les hautes herbes à une centaine de mètre, en violation des consignes de sécurité habituelles, mon guide m’invite à descendre quelques instants du véhicule sans m’en éloigner pour profiter du spectacle. La lionne se tient à proximité des restes d’un jeune éléphant tué la veille. L’observation terminée nous remontons rapidement à bord. Les impalas, des gazelles très communes, et des troupeaux de zèbres complètent agréablement ces observations. Ici et là quelques petits mammifères et de grands oiseaux comme les calao terrestres agrémentent les observations mais il est difficile des les photographier. De manière générale, ce type de safari en 4×4 est bien adapté pour voir de gros animaux, ce que demandent les clients, mais moins pour la micro-faune que l’on observera probablement mieux dans un safari à pied. En matière de flore, nous étions en saison sèche, et la végétation du parc semblait brulée par le soleil ce qui était un peu triste mais facilitait les observations. Quelques rares baobabs dominaient une vaste étendue de forêt de mopane. Le mopane est un arbre d’Afrique Australe connu pour abriter un gros ver dont les habitants du Zimbabwe et de la région sont très friands. Cette humble chenille, dite ver mopane, figure même sur les pièces de monnaie de 5 pula du Botswana (les pièces de 5 pula sont les plus grosses pièces du pays, ensuite viennent les billets).

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Morts sur la route

La journée se passa fort bien. Un incident au retour offrit la seule fausse note de la journée en illustrant la dangerosité des routes africaines. A ma grande surprise, ces vastes espaces offraient des routes d’une qualité impeccable, les véhicules parfois surchargés peuvent rouler à grande vitesse et les accidents qui en résultent sont donc meurtriers. A mi-chemin lors du retour vers Victoria Falls, nous nous retrouvons bloqués dans un embouteillage. Un accident a eu lieu. Je décide de rester dans mon 4X4 et de ne pas me joindre à la foule des curieux sortis de leurs voitures pour aller contempler les dégâts  Rapidement, les sauveteurs et les forces de l’ordre font le nécessaire pour porter secours aux éventuels survivants et rétablir la circulation. Après une dizaine ou une vingtaine de minutes, la circulation repart et nous passons devant le lieu du choc, l’image de corps encore présents à l’intérieur des véhicules accidentés mettra un peu plus de temps à se dissiper dans ma mémoire.

L’article suivant (à paraître) nous entraînera au Botswana, pour un nouveau safari dans la réserve de Chobe.

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