Le saut à l’élastique pour les nuls

Vous avez aimé le rafting pour les nuls? Vous allez adorer le saut à l’élastique pour les nuls!
Les chutes Victoria sont en effet un des sites les plus réputés pour le saut à l’élastique. A l’époque en 2002, ce saut avec une hauteur de 111m était le second au monde, classé juste après un autre site du continent en Afrique du Sud.
Victoria Falls est décidémment un paradis pour les amateurs d’adrénaline et de sensation fortes!

Une procédure précise

La plateforme de saut est située au milieu du pont qui enjambe le Zambèze. Mais le bureau de la société qui gère l’activité des sauts à l’élastique est située à l’entrée du pont. Le paiement du saut se fait à la signature du contrat avant le saut dans ces locaux (on verra par la suite que le détail a son importance). Encore une fois, on signe d’inquiétantes closes déchargeant l’organisateur en cas d’accident (le texte est en anglais, certaines subtilités juridique doivent m’échapper).
Nous sommes invités à vider nos poches (il serait difficile de récupérer au fond du Zambèze les objets susceptibles de tomber au moment du saut).
On passe ensuite à la pesée comme un boxeur à la veille du combat, et le poids mesuré est noté au marqueur rouge sur l’avant-bras.
Toutes ces formalités acomplies, on est prêt pour se rendre sur le site du saut, la plateforme située au milieu du pont métallique enjambant le Zambéze.
Une fois sur place, le responsable du saut ou bungee master (nos amis anglophones parlent de bungee ou bungi jumping pour le saut à l’élastique) réexplique le déroulement du saut et les consignes de sécurité. Puis, le bungee master vérifie le poids du client et choisi le type d’élastique adapté. Le client enfile un baudrier et il est solidement attaché à l’élastique. Quelques derniers conseils et le moment fatidique arrive enfin.

Le moment de vérité

A 111 mètres au-dessus du fleuve, la vue est impressionante. Le paysage magnifique ne suffit pas à faire oublier l’angoisse du vide.
Au bord du précipice, le responsable du saut et l’irresponsable qui prétends sauter sont prêts. Le bungee master entame son décompte: 1…2…3! …? Non, je n’y arrive pas, je reste accroché aux rembardes de sécurité.
Le bungee master me rassure, je ne dois avoir peur, on ne me poussera pas. C’est à moi de prendre ma décision, si je le souhaite on peut me détacher et je peut repartir, je suis libre.
Libre, je suis libre, mais j’ai déjà payé le saut et le contrat prévoit que les sauts non effectués ne sont pas remboursables: c’est un argument de poids si on considère qu’un saut coûte la bagatelle d’environ 100 dollars US. Il y a aussi d’autres arguments plus nobles: l’envie de se réaliser, de réussir quelquechose de spécial, de surmonter sa peur, et tout simplement de profiter au maximum de ses vacances.
Un court instant, je reprends mon souffle, puis on recommence le décompte et cette fois je saute!
C’est une sensation de vol très spéciale. Je ne ferme pas les yeux, ce serait trop dommage, je profite au maximum de ces sensations uniques. La peur a disparu comme par magie dès que je me suis élancé. Un instant je suis suspendu en l’air, puis la gravité me précipite à vitesse accélérée en direction du sol (en fait on saute au dessus du fleuve). L’élastique se tends enfin, et la vitesse de chute commence à diminuer progressivement juste qu’à l’arrêt total. Tendu à bloc, l’élastique me renvoie alors vers le haut. La succession d’accélérations et deccélérations rappelle certaines attractions foraines. Les deux premiers rebonds offrent des amplitudes assez considérables et des sensations intéressantes, par la suite, à cause des frottements dans l’air, les mouvements d’aller et retour sont moindres.

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Conclusion

Au final, si la chute proprement dite est extrêment brève, les rebonds qui s’ensuivent semblent interminables. A titre personnel, je déconseillerais d’ailleurs de sauter juste après un repas pour des raisons évidentes de confort digestif. Quand mon mouvement est stabilisé, un employé de la société descends en rappel jusqu’à moi pour me récupérer et nous remontons grâce à un treuil électrique.
Mon baudrier me broie l’entrejambe mais je suis heureux de remonter sain et sauf. Je suis content également de constater que je n’ai pas eu de défaillance musculaire: le muscle cardiaque a vaillamment résisté à cette épreuve, les sphincters ont aussi tenu le choc. Le detail peu sembler anecdotique, mais quelques autochtones viennent profiter du spectacle de ces étrangers payant des sommes indécentes pour se jeter dans le vide. J’espère pouvoir dire que j’ai dignement représenté la France.
Dois-je m’en inquiéter? mon saut semble avoir provoqué l’hillarité de ma guide et des quelques spectateurs présents.
A mon niveau en tout cas, j’étais assez fier de mon « exploit » et pendant l’espace d’au moins une heure je me sentais littéralement euphorique envahis par une forme étrange d’ivresse.
Bien des années plus tard, ce court instant reste aussi un souvenir très fort tout comme mon expérience de rafting.

Un peu de calme et de volupté dans le prochain article où nous visitons le côté zimbabwéen des chutes Victoria.

Mise à jour du 9 janvier 2011

Une vidéo et un article sur les risques du saut à l’élastique: l’élastique casse et la malheureuse touriste australienne tombe dans le fleuve Zambèze. Les images sont spectaculaires, mais ça ne doit pas refroidir les candidats au grand saut. Heureusement, les accidents sont rares et contrairement aux indications du journaliste, les crocodiles ne sont pas nombreux dans cette partie du fleuve (voir les explications sur les crocodiles dans mon article sur le rafting).

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